Entreprendre en Afrique porte des enjeux d’importance capitale : réduction du chômage, développement économique, souveraineté, etc. Pour parvenir à faire valoir de tels enjeux par l’entrepreneuriat, il est important d’avoir un guide sur les perspectives dans lesquelles l’on peut s’inscrire pour réussir. Dans cette optique, Claudel Noubissie se propose d’exposer les contours de la réalisation de projets entrepreneuriaux en Afrique à travers son livre Le jeune entrepreneur Africain.
Avec cet ouvrage comme source principale, nous avons distingué trois points essentiels que les jeunes entrepreneurs Africains doivent considérer : la prise de conscience, la formation pluridciplinaire et l’action.
La prise de conscience
Une prise de conscience effective s’impose à la jeunesse africaine. En effet, avant même d’introduire son livre, Claudel fait état d’une situation d’improductivité dans laquelle se trouve l’Afrique vis-à-vis du reste du monde : Importation massive de tous les biens, aucune production industrielle, paresse de la jeunesse, dévouement au salariat, etc.
Face à cette situation chaotique, une prise de conscience en faveur de l’entrepreneuriat s’impose. Cette prise de conscience consiste à intégrer trois principales idées. celles qui suivent, afin d’entreprendre en Afrique en toute sérénité.
1. Facile d’entreprendre…
En effet, entreprendre, c’est dur… Mais pas impossible ! Et Claudel souligne à juste titre l’illusion qui vous est présentée sur les réseaux sociaux et à la télévision. Avec des termes tout inventés pour faire “chic” : Agropreneur, AgroTech entrepreneur, Health-tech entrepreneur, etc.). C’est vrai que c’est intéressant, mais au-delàs de votre profil LinkedIn, c’est l’action qui va justifier de ce que vous vous venter d’être.
L’entrepreneuriat est un chemin sur lequel tout ne se passe pas comme prévu. Parfois, il faut changer de perspectives et transformer l’idée de base pour réussir. Cette facette qui ressemble plus à de l’improvisation qu’à une idée structurée et organisée dans un plan d’affaire n’est pas toujours présentée.
L’entrepreneuriat c’est se lancer dans le vide et fabriquer un parachute en descendant.
Claudel Noubissie
2. Devenir riche dès qu’on est entrepreneur
En ce qui concerne la richesse, il y a deux positions essentielles à considérer : la première qui nous dit que les entrepreneurs sont les plus riches, et la deuxième issue de nos croyances culturelles ou religieuses selon lesquelles, il ne faut pas s’enrichir au risque de perdre son salut.
Croire que les entrepreneurs sont les plus riches… C’est faux ! En fait,
Les plus riches sont des entrepreneurs, mais les entrepreneurs ne sont pas les plus riches.
Ley – Auteur du blog Savoir Profond
C’est vrai… car si on considère le taux de réussite des entrepreneurs et le nombre des entrepreneurs qui n’arrivent pas à rentabiliser correctement, cela devient une évidence.
Un salarié est en moyenne plus riche qu’un entrepreneur.
Claudel Noubissie, le jeune entrepreneur Africain Tome 1
De l’autre côté, si vous avez peur de devenir riche, consciemment ou inconsciemment, vous ne pouvez pas faire du business 😎. La plupart du temps, cette croyance est inconsciente. Donc, plutôt que de vous dire que vous ne faites pas partie de ces gens, réfléchissez un instant à vos ambitions et comparez les aux succès phénoménaux que nous connaissons.
3. Entreprendre en Afrique, une nécessité absolue
Tout le monde ne peut pas être patron, c’est vrai ! Certains ont déjà le cerveau suffisamment pollué pour ne plus jamais le devenir…
Claudel Noubissie
La force avec laquelle Claudel Noubissie défend la nécessité d’entreprendre laisse entrevoir une certaine négligence.
Les jeunes africains doivent se mettre résolument au travail, entreprendre pour développer leur continent. Il y va de la souveraineté africaine, de la liberté et du développement économique. Il faut pouvoir s’affranchir des préjugés sur les hommes politique et de la situation politique pour passer à l’action. Ce ne sont que des excuses.
(…) nous devons plutôt proposer des solutions, mouiller le maillot nous-mêmes et enfin VENDRE NOS LITS ! Dans une situation économique chaotique comme celle de notre continent, DORMIR devrait en principe être puni par la loi !
Claudel Noubissie, le jeune entrepreneur Africain Tome 1
La formation pluridisciplinaire
Un entrepreneur a besoin de compétences pluridisciplinaire, nulle doute. Il faut donc se former sans attendre l’école. L’école promeut la formation unidisciplianaire, quand l’entrepreneuriat exige la pluridisciplinarité. Alors, faites le choix de la formation continue.
Il est important donc dans ce sens, de souligner l’idée de l’auteur selon laquelle vous n’êtes pas condamnés à votre formation scolaire. D’ailleurs, son parcours est une illustration parfaite. Médecin de formation, Claudel dirige aujourd’hui plusieurs entreprises dont un incubateur (Startup Academy).
Un entrepreneur sans fondements politiques, économiques, géostratégiques et culturels est un criminel en puissance !!!
Claudel Noubissie
L’action
L’action est le moteur de l’entrepreneuriat. Si vous ne passez pas à l’action, rien ne sert de rédiger un business plan. Vous devez absolument comprendre que rien ne prépare à l’entrepreneuriat que l’entrepreneuriat.
Une chose est de vouloir se lancer, une autre est de savoir les erreurs à éviter. Claudel nous en donnes 20, mais nous vous présentons les quatre les plus pertinentes selon notre analyse. Si vous voulez entreprendre en Afrique, nous nous alignons avec Claudel Noubissie pour vous avertir de ces erreurs.
1. Rédiger un business plan
Les conseillers scolaires en entrepreneuriat nous disent toujours qu’il faut rédiger ce fameux document appelé Business plan pour réussir. Mais en réalité, l’environnement économique est trop dynamique et imprévisible pour que vous puissiez définir dans les moindre détails comment votre projet va se mettre en oeuvre.
Il faut alors tester tout de suite votre idée et voir la réaction du marché vis-à-vis d’elle.
2. L’Idée
L’obsession de l’idée géniale peut rapidement devenir un frein pour l’entrpreneur. En effet, selon Claudel, l’idée géniale n’existe pas. L’originalité des idées est dépassée. Aujourd’hui, on assiste à une recopie et à une modification, un ajout ou une innovation sur la base de concepts déjà réalisés.
Il ne faut donc pas avoir peur de partager son idée. Il faut juste la tester. Il faut pas non plus penser que c’est mal d’importer un concept. Cela contribue d’ailleurs au développement.
3. Les croyances dogmatiques
Les croyances dogmatiques sont celles issues des religions. Souvent, celles qui nous disent que la richesse est diabolique. Une croyance pareille ne favorise pas l’esprit entrepreneurial. Il faut s’affranchir de croyances dogmatiques et parvenitr à un esprit critique. Cet esprit critique est indispensable en Business.
Ils passent leur temps à prier, à toujours déléguer à Dieu ce qu’ils devraient d’abord résoudre eux-mêmes, à savoir, leurs problèmes (…)
(…) cette domination mentale dans laquelle nous avons été ensevelis durant des siècles a fait de nous des esclaves modernes et fiers de l’être
Claudel Noubissie
Il ne s’agit pas de fuire vos croyances religieuses, mais de vous débarasser des idées biaisées qui ont été expressement introduites dans votre système de croyance par le colon. La lettre de Jules Renquin, ministre des colonies belges en 1920 (que vous trouverez dans le livre) en témoigne.
4. Le financement
La plupart des jeunes qui veulent entreprendre en Afrique attendent un financement. C’est une fausse perspective que d’attendre d’avoir de l’argent avant de se lancer. En effet, il existe des méthodes et des techniques qui peuvent permettre d’entreprendre sans argent. Et rien n’oblige à débuter dans un secteur qui demande d’avoir des sommes colossales avant de lancer une activité.
Ainsi, selon Claudel, il ne faut même pas envisager la possibilité de s’endetter pour entreprendre. Pour lui, la dette est un piège à éviter.
Il est vrai que la dette peut se révéler être un accélérateur pour les startup qui ont déjà tester leur marché, et qui ont besoin d’un effet bde levier pour gérer leur croissance. Mais, quand on veut se lancer, il faut y aller avec ses épargnes ou du love money.
Nous avons d’ailleurs traiter la question du financempent avec Le livre de Apessika Laurent. Vous trouverez l’article ici.
Critiques
Enfin, pour terminer cet article, nous avons formulé quelques critiques sur le fond du livre. Evidemment, nous ne partageons pas certains points de vue de Claudel.
1. La formation des écoles
La plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a…
Proverbe africain
Il y une tendance générale qui consiste à mettre à mal le système éducatif et à mettre en avant les quelques modèles de succès en déhors du système éducatif. La manière dont le système éducatif est structuré n’est pas parfaite, nous sommes d’accord. Mais est-ce que la mission de l’école c’est de tout apporter à l’individu ? Je ne pense pas.
Le problème du système éducatif, ce n’est pas ce qu’il enseigne, mais ce qu’il n’enseigne pas
Robert Kiyosaki
Nous savons tous comment la vie réelle est déconnecter de l’enseignement scolaire. Il n’y a que la pratique qui forme et l’expérience qui donne de véritables compétences. Mais n’exagérons pas, l’école nous donne ce qu’elle peut : apprendre à comprendre les codes de la société, comprendre les outils dont les hommes se servent pour se développer, plus encore elle nous donnes d’être des intellectuels, ce n’est pas négligeable. Du reste, je pense qu’il appartient à chaque individu de préparer le cocktail dont il pense avoir besoin. Surtout, en ce siècle de l’information.
2. La situation économique de l’Afrique
Sur ces points, l’auteur est très alarmiste et considère que le continent africain est au fond du gouffre. Avis que nous prenons sur la pincée des doigts… si l’Afrique a de nombreux problèmes, il est important de considérer le temps qu’il faut pour refaire notre retard. On ne change pas une croyance établie depuis des siècle avec une conférence de 2 heures.
Je pense que des efforts sont faits, et quand bien même on veut être réaliste, il faut considérer les efforts qui sont consentis notamment en matière d’alphabétisation, de l’emploi des jeunes, de la valorisation des petits metiers, et du soutien apportés à nos PME. Beaucoup reste à faire, c’est vrai, mais on y va pas à pas.
Et vous ?
Voulez-vous entreprendre en Afrique ? Que pensez-vous des idées que nous avons développées ?
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